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Viticulture et vinification
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Table des matières
(cliquez sur la puce)
 
La botanique, en vrac 

Encépagement et qualité du vin 

Terroirs et climats 

Cycle végétatif 

La conduite de la vigne

Les vendanges 

Les cépages à peau blanche 

Les cépages Alsaciens 

Les cépages à peau rouge 

Méthodes de vinification

 
La botanique, en vrac... 

À la base de l'arbre généalogique se trouve : la famille des Vitaceae. Les Vitaceae se divisent en 10 genres, dont le genre Vitis. Le genre Vitis se divise en 2 sous-genres : Muscadiniae et Euvites. Parmi le sous-genre Euvites, on retrouve plusieurs espèces. Les espèces Vitis Berlandieri, Riparia ou Rupestris donnent quelques cépages fort peu utilisés et dont la qualité du vin est rarement meilleure qu'acceptable ; en revanche, ces espèces de vignes fournissent les vignes "porte-greffe" qui ont permis de sauver le vignoble français du phylloxéra au siècle dernier (cf. Vocabulaire du vin). L'espèce Vitis labrusca fournit plusieurs des cépages utilisés au Canada (vidal, éona, millot-chambourcin).  

L'espèce Vitis vinifera, la noble, donne tous les cépages classiques du monde. Il existe environ 5 000 différents cépages, et plus de 40 000 noms pour en parler. L'étude des cépages s'appelle ampélographie  

Les clones : vignes obtenues par reproduction à l'intérieur d'une même variété, suite à une sélection intensive des plants. Le clonage est réglementé et le clone doit être approuvé avant de pouvoir être utilisé dans la production d'une AOC.  

Le porte-greffe: 29 variétés autorisées en France, portant des noms poétiques comme "333 EM" ou "44-53 Malègue" ou encore "Kober 125-AA".   
 

 

 

Encépagement et qualité du vin 

Chaque cépage possède ses qualités particulières, dues à la dimension de ses grappes, la grosseur de ses baies et l'épaisseur de leur peau, l'importance de leur jus et leur composition chimique. À cause de tous ces facteurs, un cépage s'adaptera mieux à un sol en particulier, à un climat, selon ses exigences en eau, en heures d'ensoleillement, en acidité du sol et en nutriments (azote, phosphore, potassium, fer, magnésium pour la chlorophylle, calcium, soufre, zinc, bore, manganèse, molybdène et cuivre).  

Choisir parmi 75 cépages celui qui donnera le meilleur vin sur un terroir en particulier demande une longue expérimentation. Par exemple, en Oregon, on a longtemps cru que le terroir était idéal pour le pinot noir, mais on n'a jamais réussi à en faire un qui soit vraiment excellent ; en revanche, on s'est rendu compte que le chardonnay y fait des merveilles. En France, certains viticulteurs ont préféré se passer de l'AOC donnée par l'INAO, et faire du vin avec leur propre choix de cépage, tant ils étaient convaincus qu'ils avaient raison d'agir ainsi.  

Pour l'encépagement d'un vignoble, il faut donc tenir compte des divers facteurs qui influencent la vigne, principalement les facteurs climatiques et les facteurs organiques.    
 

 

 

Terroirs et climats 

Facteurs climatiques  

Lumière 

La lumière du soleil c'est un facteur essentiel pour le mécanisme de photosynthèse de la vigne, qui lui permet de synthétiser des sucres. Une plus grande durée du jour peut compenser pour un manque d'intensité lumineuse, mais à toute variété de vigne correspond une certaine quantité requise de soleil pour qu'elle puisse amener ses raisins à maturité. Les terrains en pente sont donc des sites idéaux pour faire pousser la vigne.  

Température 

La chaleur doit être suffisante pour permettre assez tôt en saison le "débourrage" de la vigne, afin que celle-ci ait le temps d'amener ses raisins à maturité avant l'aoûtement. Elle doit être suffisamment élevée pour permettre une accumulation minimale de sucre dans les baies. Considérant que la température baisse de 1C à chaques 100 mètres d'altitude, les sites les plus élevés demanderont de 10 à 15 jours additionnels de chaleur pour mûrir le raisin, et le vin sera plus acide. Ce fait explique pourquoi un chardonnay ne peut produire de bons vins au Québec, pourquoi les chardonnays de Chablis sont plus acides, et pourquoi les chardonnays californiens sont si opulents.  

L'eau  

La vigne a besoin d'eau, c'est un fait, mais pas au sens où on l'entend habituellement. Si l'on veut une belle et bonne vigne pour le vin, il faudra que cette vigne "travaille d'arrache-pied" pour la trouver, cette eau ; mais il faut tout de même qu'elle puisse la trouver et ce sur une base régulière et fiable. Plus la vigne vieillit, plus ses racines s'enfoncent profondément. Quand elle est jeune, ses racines effleurent la surface et sont donc très sensibles à la sécheresse et aux inondations, sans compter la "fumure" (procédé de traitement des sols) qui peut affecter considérablement le goût du vin. Si le sol est riche et bien arrosé, la vigne n'enfoncera pas ses racines et restera une vigne médiocre. Si au contraire le sol de surface est pauvre en eau, les racines vont s'enfoncer dans le sol jusqu'à ce qu'elles rencontrent une zone où elles peuvent s'abreuver; plus cette zone est profonde, plus l'approvisionnement en eau risque d'être indépendant du rythme des pluies, donc plus régulier.  

Des études ont démontré l'importance de l'approvisionnement en eau au moment de la floraison, alors qu'un apport important en eau au moment de la maturation a presque toujours une influence négative sur les qualités organoleptiques du vin.  

Facteurs géologiques, ou: le rôle du sol dans la qualité des vins 

Contrairement à ce que l'on croit généralement, la vigne donnera les meilleurs résultats dans les sols très pauvres. Cultivée en sols riches, la vigne se reproduit à une grande vitesse, donne un feuillage beaucoup trop important et des fruits petits et de mauvaise qualité pour la vinification. Au contraire, si la surface du sol ne fournit pas assez d'éléments nutritifs, la vigne plongera ses racines vers les profondeurs du sol; pendant cette quête de nutriments, elle favorisera de plus beaux fruits, comme si elle avait une sorte d'instinct de reproduction qui s'intensifie dans la disette.  

Le sol est donc un milieu complexe où la composition chimique et la structure physique jouent un rôle déterminant dans la qualité du vin et dans sa spécificité. Ainsi, deux cépages identiques plantés dans des sols différents donneront deux vins différents. Par exemple, en haute Bourgogne, deux sols issus de roche calcaire sont caractérisés l'un par des dépôts superficiels caillouteux, l'autre par une proportion beaucoup plus élevée d'éléments fins, les deux se trouvant dans des conditions climatiques similaires. Le premier sol donne des vins de pinot noir très parfumés, relativement légers et souples, alors que l'autre donne des vins plus taniques, d'un bouquet différent, moins ronds que le précédent.   
 

 

 

Cycle végétatif 

La vigne croît tout au long de la saison. Chaque étape de sa croissance passe inaperçue aux yeux du profane, mais le viticulteur a pour chacune sa part d'inquiétudes et d'espoirs.  

Les pleurs: les pleurs sont le premier signe du réveil de la vigne après le repos hivernal. Lorsque le sol, à une profondeur de 25 centimètres, atteint 10,2°C, la vigne commence à puiser de l'eau et envoie de la sève jusqu'à l'extrémité des branches. Pour le viticulteur, c'est le moment de la taille des branches, moment délicat, puisqu'une fois taillée, la vigne est très sensible aux gelées.  

Le débourrement: 20 ou 30 jours après le début des pleurs, les bourgeons commencent à éclore. La vigne débourre à différents moments selon les cépages, tôt pour le chardonnay, un peu plus tard pour le pinot noir et tard pour le merlot. Le viticulteur palisse alors les vignes (il les fixe par un ensemble de piquets et de fils) et enlève la motte de terre que l'on avait mise au pied de chaque cep, à l'emplacement de la greffe, pour la protéger contre le gel.  

L'émergence: à la mi-avril, après l'apparition des quelques branches nouvelles et de quelques feuilles, émergent des petites grappes vertes, des "inflorescences": ce sont les fleurs de la vigne qui sont encore en boutons. Pour le viticulteur, c'est le début des traitements préventifs contre les parasites et de l'épamprage (élimination des rameaux issus des anciens bois, car ils puisent sur les réserves de la vigne). 

La floraison: de mai à juin, les boutons de fleurs s'épanouissent, normalement après quelque huit semaines suivant le débourrement. Le viticulteur veille pour prévenir la gelée. Au besoin, il active ses systèmes d'arrosage, ou va même jusqu'à allumer des poêles (Chablis) ou lance-flammes (Californie).  

La nouaison: vers la fin de juin, chaque fleur fécondée devient un grain de raisin. Le viticulteur poursuit la taille d'été, destinée à concentrer l'énergie de la vigne dans le fruit. C'est aussi le moment de commencer le désherbage. C'est aussi le temps du rognage, soit la taille en haie pour limiter le développement des rameaux.  

La véraison: la peau des raisins rouges commence à changer de couleur tandis que celle des raisins blancs commence à se tacheter et à devenir translucide. Dans le vignoble, les traitements et le désherbage se poursuivent; on commence aussi à éclaircir le feuillage pour faciliter la circulation de l'air, l'arrivée de la lumière et ainsi prévenir la moisissure et favoriser le mûrissement. C'est aussi le temps d'inspecter et de nettoyer les cuves qui serviront bientôt.  

Les vendanges (maturité): les vendanges commencent souvent entre le 15 septembre et le 15 octobre, selon les régions. Le viticulteur prend les dernières décisions qui conduiront au produit final: évaluation du sucre (maturité), vendanges tardives, pourriture noble, égrappage, durée de cuvaison, choix des proportions des cépages, etc. C'est aussi le temps du dernier soutirage du vin de l'an dernier.  

Taille automnale: taille des longs sarments et dernière fumure. Le viticulteur laboure en "butant" le cep pour le protéger du gel.    
 

 

 

La conduite de la vigne

Si le cépage détermine le goût fondamental du vin, ce sont les pratiques culturales qui influencent le plus profondément sa qualité. La première exigence dans la conduite de la vigne est qu'un rameau ne doit jamais toucher le sol. Si un rameau venait à toucher terre, il y prendrait racine. En l'espace de deux ou trois ans, la plupart des vignes greffées seraient nourries non plus par les racines du porte-greffe, mais par le nouveau système radiculaire, ce qui non seulement mettrait la vigne à la merci du phylloxéra, mais la partie de la vigne qui serait encore alimentée par le porte-greffe risquerait de produire des fruits hybrides.  

La raison première qui impose la taille et la conduite des vignes, en plus d'éviter le phylloxéra est donc d'assurer la pureté des fruits. La manière dont la vigne est conduite détermine la hauteur et la forme du cep et lui permet donc de tirer le meilleur parti des conditions topographiques et climatiques. On peut la cultiver en hauteur pour éviter les gelées, ou près du sol pour profiter de la chaleur réfléchie par les pierres durant la nuit. On peut espacer les ceps pour laisser passer le soleil et éviter l'humidité, ou au contraire les serrer pour les protéger d'un excès de soleil.  

Les modes régionaux de conduite de la vigne 

Il existe deux modes de conduite fondamentaux: la conduite en guyot et la conduite en gobelet. Les vignes taillées en Guyot n'ont pas de branches permanentes, car les sarments sont coupés chaque année pour laisser les rameaux se reformer entièrement à chaque saison. Ce système donne beaucoup de fruits bien répartis et permet de contrôler aisément la production annuelle, car on peut alors diminuer ou augmenter le nombre de bourgeons à fruits. La taille en gobelet donne en revanche une solide charpente à la vigne.    
 

 

 

Les vendanges 
"La date des vendanges: une détermination délicate"

La maturité du raisin 

Elle est atteinte à l'arrêt de la migration du sucre des feuilles vers les baies. La teneur en sucre du raisin est alors optimale. Pour les vins rouges, la date des vendanges se situe souvent quinze jours après maturité pour permettre une accumulation maximale de couleur dans la pellicule, pour laisser mûrir d'avantage les tanins de la peau et pour renforcer les arômes de raisin mûr. Les vins blancs, au contraire, exigent souvent une récolte avant maturité totale, pour conserver une certaine acidité et préserver les arômes de fruits.  
 

Le choix de la date 

Autour de la date présumée (cent dix jours environ après la floraison) le viticulteur prélève quelques grappes en plusieurs endroits et en évalue la teneur en sucre et en acidité. Il fixe la date des vendanges en comparant ces valeurs avec celles des années précédentes et en se fiant à sa propre expérience. Il tient compte de la maturité variable selon les cépages et les terroirs, du volume à récolter, du nombre de vendangeurs disponibles, de la présence de maladies ou des prévisions météorologiques.  

Les deux techniques de récolte 

La vendange manuelle: les grappes de raisin sont coupées à l'aide d'un sécateur puis déposées dans un panier. Le vendangeur verse ensuite sa cueillette dans une hotte tenue par un porteur qui la déverse dans une benne. Aussitôt que la benne est remplie, celle-ci est acheminée le plus rapidement possible au chai, afin de limiter l'oxydation des raisins qui ont pu se fendre durant la manipulation. 

La vendange mécanique: les batteurs de la machine battent le feuillage et séparent les grains de la rafle qui reste sur la vigne. Le raisin tombe sur des tapis mécaniques qui le remontent dans des bennes. Des systèmes d'aspiration enlèvent préalablement les feuilles et les pétioles qui donneraient des goûts herbacés au vin.  

Le tri de la vendange 

Le tri peut se pratiquer dans la vigne, par la sélection sur le pied des grappes à récolter. Une table de tri manuel peut être également installée sur la remorque pour y éliminer les raisins pourris, altérés, manquant de maturité ou les corps étrangers (pétioles, bois, feuilles). Le tri peut encore s'effectuer au chai avec l'utilisation d'une table de tri mécanique à la réception de la vendange. Disposés de part et d'autre d'un tapis roulant de plusieurs mètres, les trieurs voient défiler la vendange et jettent les éléments indésirables.  

Correction de la vendange  

Causes et conséquences d'une mauvaise maturité. Certaines conditions géographiques ou climatiques gênent la maturité. Des pluies abondantes diluent les constituants du grain; un mauvais ensoleillement associé à des températures insuffisantes ralentit la migration des sucres. Dans les deux cas, la vendange souffre alors d'une carence en sucre. Elle peut par ailleurs comporter un excès d'acidité si la chaleur a été insuffisante et n'a pas permis le processus naturel de destruction partielle des acides du fruit.  

Corriger la carence en sucre: une teneur du raisin trop faible en sucre entraîne une insuffisance du degré alcoolique. On compense cette carence en enrichissant le moût en sucre. On renforce ainsi les arômes du vin, car l'alcool est un support des arômes; on renforce aussi la couleur du vin car l'alcool a de plus un pouvoir dissolvant des matières colorantes du raisin. On apporte plus d'onctuosité grâce à la formation d'un alcool appelé glycérol. Enfin, on diminue l'astringence et le caractère acide. Cet enrichissement du vin en sucre exige cependant de la modération. Un degré alcoolique exagérément relevé déséquilibrerait le vin avec, à la dégustation, des sensations de brûlure et une prépondérance de I'alcool par rapport aux autres caractères. Voici les diverses méthodes. 

1. La technique de la chaptalisation (inventée au siècle dernier par le docteur Chaptal) consiste à ajouter au moût du sucre cristallisé blanc provenant de la betterave ou de canne. Ce sucre, dissous dans un faible volume de jus, est introduit cuve en début de fermentation, lorsque les levures ont déjà commencé à dégrader activement le sucre en alcool. 
2. La technique du moût concentré: le moût concentré est une pâte visqueuse obtenue après concentration de moût, naturellement riche en sucre de raisin. Le moût concentré rectifié est débarrassé d'éléments inopportuns (acides et matières colorantes) et introduit en début de fermentation dans le moût à rectifier. 
3. Chauffage du moût. Autre technique (encore peu utilisée): le moût de la cuve peut être partiellement concentré par chauffage ou congélation ou par un procédé d'osmose inverse qui récupère l'eau du moût à travers des membranes perméables à ce seul élément. 
Correction de l'acidité d'une vendange. Certains cépages produisent des raisins trop peu acides. Mais ce défaut peut provenir aussi d'un temps excessivement chaud qui accroît la désacidification naturelle du raisin pendant la maturation et réduit exagérément la teneur en acides malique et tartrique dans les grains.  
Une carence en acide donne des vins mous et plats. Elle se corrige par l'ajout d'acide tartrique au moût, avant ou en début de fermentation. 
Excès d'acidité: une acidité excessive du raisin renforce l'astringence et la nature brûlante de l'alcool. La désacidification du moût est possible en ajoutant du carbonate de calcium ou du bicarbonate de potassium en poudre pendant la fermentation alcoolique. 
   
 

 
Les cépages courants à peau blanche
 

Le chardonnay 

Parmi tous les cépages blancs, il est jugé comme le premier en qualité (se dispute la première place avec le riesling). S'adapte facilement à beaucoup de terroirs, sans perdre sa personnalité, mais en prenant des styles différents, et tire profit d'un vieillissement en fût.  

Originaire de la Bourgogne, on le retrouve aussi beaucoup en Champagne, puis dans des proportions plus réduites, un peu partout en France (Loire, Jura, Savoie, Chablis, Marne, Aisne) et aussi en Italie où, bien qu'il n'ait pas droit à la DOC, il produit d'excellent vins, principalement en Toscane.  

On le retrouve encore dans plusieurs pays d'Europe, aux États-Unis (Californie, Oregon, New York), en Australie, en Nouvelle- Zélande et dans plusieurs pays de l'hémisphère sud.  

Le nez du chardonnay est reconnaissable par ses arômes d'agrumes et de miel, quelquefois accompagnés de notes florales (l'acacia). Souvent aussi, il est fortement marqué par des arômes de vanille ou de caramel et même carrément de bois, nuances apportées par le vieillissement en fût de bois neuf. En Chablis, s'ajoutent des notes de pomme verte et des nuances minérales (pierre à fusil). En Bourgogne, on notera souvent des nuances de beurre et d'épices. En Australie et en Californie, on retrouve des notes de fruits exotiques, tels que l'ananas, la pêche et même parfois l'abricot. Le terroir de la Nouvelle-Zélande ajoute des notes végétales (fève verte) à ses vins blancs.  

Le sauvignon  

L'un des cépages qui donne les vins les plus fruités. Il peut changer passablement d'apparence selon le terroir, mais ses arômes de base permettent de la retracer assez facilement. Supporte assez bien le vieillissement en fût dans les régions plus septentrionales (Bordelais, Loire) alors que cette technique a tendance à le rendre lourd dans les vignobles californiens et australiens. Le Bordelais et la Loire se disputent ses origines.  

Son nez offre des arômes caractéristiques de salade de fruits, voire de bonbons aux fruits; en général, on retrouve toujours aussi un fort caractère herbacé dans un sauvignon, et l'odeur de géranium peut servir d'indice fiable.  

En Loire, les notes de citron et de pamplemousse vont dominer en jeunesse, alors qu'en Bordelais, il s'agrémentera de notes minérales et épicées, nuances qui le rendent parfois plus difficile à identifier. En Californie, il offre ses arômes de base avec plus ou moins d'intensité, tandis qu'en Australie, il devient très aromatique. En Nouvelle-Zélande, il prend encore une fois des nuances végétales.  

Le sémillon  

D'origine bordelaise, il est l'inséparable compagnon du sauvignon. Il est faible en acidité et riche en alcool, d'où son aptitude à donner plus de corps à un sauvignon, avec lequel il sera minoritaire dans les assemblages. 

Le nez du sémillon est très discret en jeunesse, mais développe des arômes de lanoline et d'acacia avec le vieillissement. Dans certains cas, il s'ornera aussi de notes d'abricot et de miel. L'Australie (Houghton winery) fait un vin de sémillon à 100%, alors que presque partout ailleurs, on le vinifie pour l'assemblage. Possédant une affinité avec le botrytis, il sera élevé en mono-cépage dans le Sauternais, où il donnera des vins liquoreux se méritant les honneurs mondiaux. 

Le muscat 

Existe en plusieurs variétés, mais c'est le muscat blanc, ou muscat de Frontignan (ou à gros grains), qui est de loin le plus répandu, suivi par le muscat d'Alexandrie (à petits grains) qui s'y apparente beaucoup. Donne des vins généralement très aromatiques. Un des meilleurs raisins à manger tels quels. Tire son origine du bassin méditerranéen. Le muscat offre des arômes très typiques de son raisin; il sent le raisin frais, ou le jus de raisin (blanc) qu'on retrouve dans le commerce. Généralement, on peut associer ses arômes aux fruits secs et aux fleurs. Il peut aussi être teinté de nuances d'épices, s'il provient de l'Alsace.  

Le viogner  

Cépage très peu répandu, mais tout de même très connu à cause de la grande richesse des vins qu'il produit. On le retrouve presque uniquement au nord des Côtes-du-Rhône, dans le vignoble de Condrieu, et quelque peu dans le Languedoc pour aromatiser certains vins blancs. Originaire de la vallée du Rhône. Le nez du viogner surprend toujours par la plénitude des arômes. On retrouve principalement des arômes concentrés de pêche, d'abricot, de bonbons aux fruits et de notes florales, pour produire, dans sa meilleure version, un vin très aromatique, surpassé uniquement par le gewurztraminer alsacien.  

Le chenin blanc  

Cépage par excellence du centre de la Loire (Saumur, Vouvray, Anjou, Côteaux-du-Layon, Quarts-de-Chaumes, Savenières, Bonnezeau), le chenin blanc ne semble pas intéresser le reste du monde. Ce cépage n'en produit pas moins d'excellents vins, voire même grandioses lorsque vinifiés en vin doux (les vieux Quarts-de-Chaumes sont capables de vous soulever de votre chaise, juste en les sentant!). S'adapte mal à la vinification en sec, mais par contre accepte très bien la prise de mousse, ce qui donne lieu à de nombreux vins mousseux: Saumur, Vouvray, Montlouis et Touraine. Essayez un Vouvray de la maison Chapin-Landais (vin demi-sec), ou encore un Château Moncontour pour la version mousseuse. Originaire d'Anjou, partie est de la Loire.  

Le chenin blanc se caractérise au nez par une quasi-absence de fruit, sinon parfois des notes de citron. Par contre, développe un nez généreux, reconnaissable principalement par des arômes de miel et de coing (analogue à la pomme fortement brunie), d'amande et de tilleul. Rappelle ainsi les populaires "biscuits à thé".  

Autres cépages: petit manseng, mauzac, courbu, marsanne, roussanne, muscadelle, picpoul (Picpoul-de-Pinet), chasselas, clairette (AOC Clairette de Die), colombard (aussi populaire en Australie), furmint, folle blanche, petit manseng, ondenc, savagnin (vin jaune du Jura), ugni blanc, aligoté.  

Les cépages alsaciens 
 

Le sylvaner 

Donne des vins variant de léger à presque corsé, généralement assez vifs, au nez végétal et de pierre à fusil. Équivalant en corps à un Bordeaux blanc moyen, c'est en Alsace le vin de tous les jours, sans complexité mais savoureux. 

Le pinot blanc 

Plus "goûteux" que le sylvaner, le pinot blanc offre aussi une texture plus coulante. Au nez, il se reconnaît par ses arômes d'agrumes, de fleurs et de miel, qui lui valent souvent d'être confondu avec le chardonnay, bien que ses arômes de terroir l'en distinguent. Entre 10$ et 20$, impossible de trouver un chardonnay français aussi satisfaisant. 

Le pinot gris (Tokay) 

Son nom de Tokay lui vient du fait qu'on a longtemps pensé que ce cépage venait de Hongrie, alors qu'il viendrait en fait de Bourgogne, comme "mutant" du pinot noir. Au nez, le pinot gris est plutôt discret, offrant des arômes de fruits secs, de trèfle et de miel. Dans le cas de vendanges tardives, par contre, son bouquet éclate littéralement! En bouche, c'est généralement un vin riche et gras, peu acide, qui malheureusement laisse souvent quelques notes d'amertume (difficile à vinifier). 

Le muscat (de Frontignan) 

Rien de plus facile à reconnaître qu'un muscat, d'Alsace ou d'ailleurs, une fois qu'on en a senti un. Son nez riche de raisin frais et bien mûr, ainsi que ses notes d'épices et de fougère en font un vin unique. En vendanges tardives, son bouquet est tout à fait exubérant et sa bouche est bien grasse, longue et pleine de finesse. Finalement, le terroir alsacien ajoute toujours sa touche aux vins qu'il produit, sous forme d'épices et de levure, ce qui permet de distinguer un muscat d'Alsace. 

Le riesling 

Son nez caractéristique de pétrole brûlé (le raisin lui-même a ce goût) en font un cépage reconnaissable entre tous: si ça sent la combustion d'automobile, c'est du riesling. Mais s'il est bien fait, son nez offre aussi bien d'autres nuances, principalement les agrumes et même parfois la pivoine, mais le tout est toujours nuancé de notes "pétrolées". 

Le gewurztraminer 

Le plus aromatique de tous les cépages, le gewurztraminer ( "gué-vurt-straminère" ) offre au nez de généreux arômes d'épices, dont très certainement la cannelle, le gingembre et parfois le clou. À ces arômes s'ajoutent, dans les meilleures bouteilles, de fort jolies nuances de rose et souvent même de lavande. Le vin est tellement aromatique que s'il accompagne un mets qui ne lui convient pas, il peut tout simplement "tomber sur le cœur". En revanche, il peut être servi sans hésitation avec des fromages forts ou des mets épicés. Il est sans conteste le meilleur accompagnement pour les mets asiatiques, surtout ceux assaisonnés de cari ou de gingembre. 

Lorsqu'il est bien vinifié, et surtout en vendanges tardives ou en sélection de grains nobles, ce cépage est à la hauteur de ce qui se fait de meilleur en ce monde comme finesse aromatique et longueur en bouche. 

Les autres cépages blancs de l'Alsace, le chasselas et l'auxerrois, sont très peu utilisés et entrent dans l'assemblage, l'un du crémant d'Alsace, l'autre des "edelzwicker", ces derniers étant des assemblages non réglementés de plusieurs cépages alsaciens. Quant au pinot noir d'Alsace, il s'agit plutôt d'un vin de second ordre (il y a une ou deux exceptions) et ce vin ne correspond que très peu à ce que donne ce cépage ailleurs. 

 

Autres cépages blancs : Picpoul, clairette, bourboulenc, marsanne, roussanne, picardan, muscardin, folle blanche, ugni.    
 

 

 

Les cépages courants à peau rouge

 

Le cabernet sauvignon 

Probablement le plus connu des cépages rouges, et à l'instar du chardonnay, le cépage rouge le plus noble. On le cultive partout dans le monde, car il peut s'adapter à une multitude de terroirs. Ses grandes qualités sont la dureté de son bois, son débourrement tardif (évite les gelées printanières), la résistance de son fruit (résiste aux parasites) et son faible rendement naturel. 

Au nez, il se caractérise par des arômes de nature animale, principalement le cuir et la fourrure, sur un fond de fruits rouges s'apparentant à la mûre et à la cerise noire. Selon le terroir, on trouvera aussi au nez du cassis (Bordelais et Australie) et du bleuet (Chili). Peuvent encore s'ajouter certaines notes végétales et empyreumatiques (goudron et fumée). 

Le cabernet franc 

Avec le merlot, le cabernet franc est le compagnon de route traditionnel du cabernet sauvignon, auquel il apporte souvent l'équilibre, car il est moins acide, moins tanique et moins concentré en fruits. Pour ce qui est des arômes, il fait plutôt framboise que cassis, et offre presque invariablement de belles notes de piment vert qui viennent avertir de sa présence. Ce petit côté végétal vient nuancer les arômes du cabernet sauvignon et lui ajoute moelleux et complexité. 

Le merlot 

Rendu célèbre grâce à l'illustre Pomerol "Château Pétrus", dont il est l'unique cépage, le merlot prospère largement en Gironde (54%), et domine presque en Libournais (69%). Par contre, en Médoc, il cède la place au cabernet sauvignon (54%) en n'occupant que 40% de l'encépagement. Sa principale gloire est de faire partie de l'assemblage des grands vins de Bordeaux, où il arrondit et assouplit les vins de cabernet sauvignon. Vinifié seul cependant, il donne à Pomerol de biens grands vins dont certainement Château La Pointe et Château La Croix St-Georges (95%) dont l'étoile est perpétuellement voilée par Pétrus. 

Au nez, le merlot offre beaucoup de mûres, avec des notes prononcées de fumée et de truffe et parfois nuancées de "sang de bœuf". En bouche, on retrouve souvent à travers le fruit des nuances d'oxyde de cuivre, lorsqu'il est vinifié seul. 

Le pinot noir 

Cépage par excellence de la Bourgogne, le pinot noir réussit aussi très bien aux États-Unis (Californie et Oregon) et en Australie (Mount Adam). 

Les grands bourgognes sont simplement sublimes, alors que les moins grands peuvent être excellents. Le secret, c'est de ne boire un bourgogne rouge que lorsqu'il a atteint l'âge de la sagesse! D'un autre côté, les vins de pinot noir américains se rapprochent plus en structure du cabernet sauvignon, mais conservent leurs arômes typiques; ils sont agréables plus jeunes, mais peuvent aussi vieillir longtemps. 

Au nez, c'est assurément la cerise à grappe qui domine, nuancée par la framboise en jeunesse. Mais la plupart du temps, le pinot noir offre aussi des nuances fortement animales comme le fumier de cheval, ainsi que des nuances rappelant le marécage ou les champignons oxydés.  

Le grenache 

Sans le grenache, pas de Châteauneuf-du-Pape ! Ce cépage entre dans une proportion de 60% à 100% dans les meilleurs vins de cette région du Rhône. Comme le mourvèdre, il demande beaucoup de chaleur pour atteindre la maturité, ce qui explique qu'on le retrouve seulement sous une certaine latitude. À partir du centre des Côtes-du-Rhône jusqu'en Provence, le grenache trouve le climat dont il a besoin pour atteindre la maturité ses raisins. 

Très rarement vinifié seul, il est difficile de le décrire, bien qu'il se reconnaisse à ses arômes de fruits rouges (cassis, framboises et mûres). En général, le grenache offre au vin une structure rappelant celle du cabernet sauvignon, mais avec des arômes différents, plus "caramélisés" ou "fruits cuits" et plus doux, sans nuances animales. 

Le gamay 

Le gamay est le cépage du fruit frais, qu'on vient de presser. On y retrouve beaucoup la cerise rouge, la cerise au marasquin, la fraise, la framboise, ainsi que des notes d'amande et de banane. Généralement vinifié avec macération carbonique (totale pour les vins nouveaux, partielle pour les beaujolais génériques), on le considère comme un rouge léger, à boire plutôt frais. Les beaujolais d'appellation communale sont des vins plus sérieux et mieux structurés. 

Le mourvèdre 

Le vin du sud (Languedoc, Roussillon et Provence). Ressemble un peu au grenache (arômes de fruits rouges tels cassis, framboise et mûre), mais avec une forte nuance végétale (géranium) qui le distingue. Tout comme le grenache, il est rarement vinifié seul, sauf à Bandol où Le Domaine Tempier réalise une excellente "Cuvée Cabassaou" faite de mourvèdre à 100%, un vin de haut de gamme qui peut tenir en cave de 15 à 30 ans. 

La syrah 

Cépage rouge traditionnel du nord des Côtes-du-Rhône, il excelle dans la région d'Hermitage et de Crozes-Hermitage. Plus au sud, on l'utilise aussi fréquemment dans des assemblages, avec le grenache, le mourvèdre et le cinsault. Son nez est très typé et facilement identifiable par ses arômes de mûres, de cassis, fortement nuancées par des notes de champignons, de truffe et parfois même de créosote. 

 Le zinfandel 

 Cépage presque essentiellement planté aux États-Unis, là où il produit un excellent vin rouge qui serait de nature à concurrencer sérieusement le cabernet sauvignon, si ce n'était de la difficulté à le cultiver. Ses vins ont en général une robe très foncée, presque grenat, avec une apparence grasse et un bouquet généreux. 

 Au nez, on le reconnaît par sa ressemblance avec le cabernet sauvignon, duquel il se distingue par de fortes nuances d'eucalyptus et de camphre. Moins animal que son cousin, il offre à peu près les mêmes arômes de fruit, et en bouche, sa structure est généralement des plus imposantes par ses tanins. Le vin se classe parmi les grands vins et est capable de vieillir de longues années, bien qu'il puisse prendre des apparences plus rustiques que le cabernet sauvignon. 

Autres cépages: cinsault, vaccarèse, petit verdot, côt (malbec), carignan, counoise, carmenère, furmint, tannat, pinot meunier, grolleau, petit verdot, pineau d'Aunis (Rosé d'Anjou), etc. 

 

Note: le rendement des vignes est inversement proportionnel à la qualité du vin qui en résulte. 

 
 
 

 
Méthodes de vinification

 Vinifier un vin consiste à contrôler les réactions chimiques naturelles qui se produisent lorsqu'un raisin brisé laisse couler son jus à l'air et au contact de la peau. Mais avant même de commencer ce contrôle, il y a bien sûr toute la préparation du raisin, de sa cueillette jusqu'à l'arrivée aux chais. Par la suite, la nature jouera son rôle, qu'on le veuille ou non. L'intervention de l'homme, résultant de sa compréhension du phénomène, permettra de contrôler la fermentation, soit la transformation du sucre en alcool, et de produire un vin à la mesure de son savoir et de son application. 

Première fermentation: la fermentation alcoolique 

Les levures: La transformation du sucre du raisin en alcool est réalisée par les levures. Spores sur le raisin, elles ne se développent qu'au contact direct du jus sucré lors de la vinification. Les levures sont des champignons microscopiques qui transforment naturellement le sucre du raisin en alcool. Ces micro-organismes vivants ont une anatomie extrêmement simplifiée. Les levures se composent d'une cellule unique limitée par une membrane doublée d'une paroi, avec un noyau qui est le réservoir de gènes et un cytoplasme qui est le contenu cellulaire où se réalisent les réactions biochimiques de la fermentation alcoolique. 

 La fermentation alcoolique: la levure, comme tout organisme vivant, a besoin d'énergie pour assurer sa survie. La fermentation alcoolique est un processus intracellulaire qui consiste pour la levure à dégrader le sucre qu'elle prélève dans le jus de raisin pour en tirer l'énergie dont elle a besoin. L'alcool qui résulte de cette réaction énergétique est rejeté à l'extérieur de la levure.  

Les facteurs influençant la fermentation alcoolique.  

La température: le démarrage de la fermentation alcoolique par les levures est spontané si la température du moût est supérieure à quinze degrés. Ensuite la fermentation provoque un dégagement de chaleur. Si le moût est trop chaud (au-delà de trente-cinq degrés), les levures risquent de stopper le processus de fermentation. On contrôle donc la température du moût pour vinifier entre vingt-huit et trente-deux degrés pour les vins rouges et entre dix-huit et vingt degrés pour les vins blancs, une température plus basse favorisant les arômes des vins blancs.  

L'oxygénation du moût: on aère le moût lors d'un passage dans un bac à l'air libre. L'oxygène est indispensable à la survie des levures et favorise les échanges entre les levures et le moût. 

L'éthanol: au fur et à mesure que l'éthanol est rejeté dans le moût (par les levures elles-mêmes), il gêne le travail des levures; par surcroît, les acides gras présents dans le moût bloquent la perméabilité des membranes des levures. Pour contrecarrer l'action des acides gras, le viticulteur ajoute des parois de levures mortes appelées écorces. 

Deuxième fermentation: la fermentation malolactique 

La fermentation malolactique succède à la fermentation alcoolique. Cette deuxième fermentation est indispensable à l'élaboration des vins rouges dont elle diminue l'acidité.  

Les apports de la fermentation malolactique 

1. Une désacidification naturelle: la fermentation malolactique transforme l'acide malique en un acide plus agréable, l'acide lactique, qui atténue l'astringence du vin et renforce la couleur des vins rouges.  

2. Une modification aromatique: de nouveaux arômes apparaissent (ex: le diacétyle à l'odeur de beurre frais). Les arômes primaires issus du raisin et les arômes secondaires produits par la fermentation alcoolique s'atténuent, voire disparaissent. 

 3. Une stabilisation biologique: après la fermentation malolactique, le vin est moins sujet à d'autres attaques bactériennes ou levuriennes qui altéreraient le vin.  

 4. Des bénéfices exploités seulement pour certains vins: on empêche le déclenchement de la fermentation malolactique pour un grand nombre de vins blancs en ajoutant du soufre après la fermentation alcoolique. Les vins blancs doivent préserver une certaine acidité, support de leur fraîcheur, et conserver leurs arômes, ceux du fruit et ceux de la fermentation alcoolique. 

Les conditions de la fermentation malolactique 

1. Les agents de la fermentation: les bactéries lactiques responsables de la fermentation malolactique sont présentes naturellement dans le moût. Durant toute la fermentation aIcoolique, les levures qui opèrent la dégradation du sucre, et le soufre apporté par le vinificateur, inhibent l'action des bactéries lactiques et éliminent les souches indésirables (si les bactéries lactiques se développaient en présence de sucre, elles formeraient de l'acidité volatile -acétique- en excès). À l'issue de la fermentation alcoolique, les levures meurent et les bactéries lactiques peuvent se développer. Elles se multiplient, consomment l'acide malique et rejettent de l'acide lactique.  

2. Les conditions favorables à la fermentation: la température du vin doit être comprise entre dix-sept et vingt degrés et le pH entre 3 et 3,6. Mais même lorsque toutes les conditions favorables semblent réunies, le déclenchement de la fermentation malolactique, processus difficile à maîtriser, n'est pas systématique.  

3. Le départ et l'achèvement de la fermentation malolactique: la fermentation peut commencer quelques jours après la fermentation alcoolique, mais plus généralement dans les deux mois qui suivent. Si la température des cuves n'a pu être maintenue assez tiède, la fermentation malolactique peut se déclencher tardivement printemps. L'achèvement de la fermentation malolactique est déterminé par une analyse chimique (disparition de l'acide malique). On ajoute alors du soufre au vin pour éviter tout autre développement bactérien et levurien ultérieur et pour protéger le vin des oxydations. 

La fermentation malolactique: une découverte récente  

Avant les années 60, la fermentation malolactique était un processus inconnu. Mais si elle ne se produisait pas lors de l'élaboration ou de l'élevage du vin, le risque était qu'elle se déroule tardivement en bouteille suite au réchauffement du vin (au printemps), provoquant un pétillement du vin à cause d'un dégagement de gaz carbonique. Ce pétillement accidentel renforçait également l'astringence et l'acidité du vin à la dégustation. Révélée uniquement lors de tels incidents, la fermentation malolactique était considérée non comme un processus normal mais comme une maladie. Aujourd'hui, les œnologues disposent de techniques d'analyse qui permettent de déterminer, avant la mise en bouteille, si la fermentation a eu lieu, par exemple la chromatographie sur papier, ou des méthodes enzymatiques, évaluent de façon fiable la teneur en acide malique dans le vin.  

Finalement, c'est cette fermentation accidentelle qui est à l'origine des vins de Champagne, car ceux-ci bénéficiaient considérablement de ce pétillement qui les rendait beaucoup moins vifs en bouche. Dom Pérignon ne fit que comprendre et exploiter ce que la nature faisait toute seule.  

 
Vinification des vins rouges 
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Les opérations pré-fermentaires:  

1. La réception de la vendange: le raisin récolté est transporté au chai et réceptionné dans un conquet, sorte de cuve en forme d'entonnoir. Un système de vis sans fin conduit la vendange éventuellement sur une table de tri ou directement dans des appareils de traitement mécanique assurant un foulage associé souvent à un éraflage.  

2. Le foulage consiste à faire passer les grappes entre les rouleaux d'un fouloir pour les écraser légèrement, rompre la pellicule du raisin et libérer le jus contenu dans les baies.  

3.L'éraflage ou égrappage (facultatif) élimine les rafles, charpentes végétales qui soutiennent les grains et limite les goûts herbacés dans le vin.  

Les opérations de fermentation: 

1. La mise en cuve: le mélange de jus, de pulpe, de pellicules et éventuellement est transporté dans la cuve par un système de pompage et de tuyau. La vendange reçoit une dose de soufre pour limiter le développement de levures, de bactéries et de moisissures indésirables. Ce sulfitage bloque également l'action des oxydases, enzymes naturellement présentes sur le raisin ou apportées par la pourriture et qui décoloreraient le vin. 

2. La fermentation alcoolique: la transformation du sucre en alcool est opérée par des levures, micro-organismes qui se développent spontanément dès que la température du jus est suffisamment élevée. Cela provoque un dégagement de gaz carbonique qui dissocie dans la cuve deux étages de nature distincte: le jus (deux tiers du volume total de la cuve), surmonté d'un chapeau de marc. Le marc est une masse compacte formée des parties solides de la vendange: la pulpe et les pellicules. La fermentation a quatre à dix jours. Elle est terminée lorsque le vin rouge contient moins de deux grammes de sucre par litre. Une seconde fermentation, la fermentation malolactique désacidifie naturellement le vin lors de la cuvaison.  

3. La macération: le chapeau de marc est riche de substances contenues dans pellicules des raisins, les anthocyanes qui apportent la couleur au vin rouge et les tanins qui apportent la structure. Pour transmettre ces éléments, le seul contact entre le marc et le moût n'est pas suffisant. Le vinificateur procède à des remontages qui consistent à prélever du jus à la base de la cuve et à en asperger le chapeau : ce jus le traverse et se charge en molécules colorées et tanniques. La durée de cuvaison s'étend de une à quatre semaines, selon la richesse en couleur et en tanins exigée par le type de vin vinifié. Macération et fermentation alcoolique sont simultanées. 

4. Les écoulages et le pressurage: I'écoulage permet de sortir la masse liquide de la cuve par un robinet (vin de goutte). Le pressurage comprime le marc pour libérer le liquide qu'il contient (vin de presse).  

 

Vinification des vins blancs. 
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Similaire à la vinification en rouge, mais sans l'étape de macération pelliculaire: le vin est pressuré dès son arrivée au chai, donc les peaux ne macèrent pas ou très peu avec le moût.  
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Vinification des vins rosés

 

  • Par macération courte de raisins rouges 
  • Par saignée: procédé consistant à extraire une partie du liquide de la cuve de fermentation (en rouge - après 12 à 48 heures de macération). Permet par surcroît d'accroître la concentration d'un vin rouge puisque à ce moment le moût est plus clair et ne contient encore qu'une petite partie des matières colorantes et peu d'extraction. 
  • Par pressurage léger direct: une faible partie des matières colorantes est transférée dans le moût 
  • Par addition de vin rouge au vin blanc: champagnes rosés seulement. 
 
La macération carbonique

Méthode de vinification de certains vins rouges ou blancs (beaujolais nouveau), au cours de laquelle on laisse macérer les baies non foulées en présence de gaz carbonique. La présence d'acide carbonique dans la cuve de macération empêche l'oxydation naturelle du raisin (entier) en contact avec l'air; il se produit alors à l'intérieur de chaque baie une réaction de fermentation anaérobique, ou fermentation intra-pelliculaire, qui transforme le sucre en alcool sans l'intervention des levures, et provoque la migration des anthocyanes dans la pulpe. Ce type de fermentation concentre dans le moût les saveurs de fruit et donne des tanins "effacés". Les vins issus d'une telle fermentation n'ont cependant qu'une très faible aptitude au vieillissement (3 à 6 mois). 

 
La méthode champenoise

Après l'assemblage des vins de base (étape facultative), le vin blanc naturel est mis en bouteille, avec addition d'une petite quantité (env. 25 g.) de "liqueur de tirage" (sirop de sucre). Cet ajout provoque la reprise de la fermentation, laquelle produira une légère quantité d'alcool de même que du gaz carbonique, responsable de l'effervescence. La méthode champenoise impose donc au vin blanc déjà embouteillé une deuxième fermentation alcoolique qui le sature en gaz carbonique. 

La vinification du vin blanc de base 

1. La fermentation alcoolique: le jus incolore est placé en cuve où les levures du raisin vont transformer le sucre en alcool, et ce à une température de dix-huit à vingt degrés pour favoriser le développement des arômes.
2. La fermentation malolactique: on recherche une fermentation malolactique pour diminuer l'acidité du vin. Il est préférable qu'elle s'effectue en cuve. Si la fermentation malolactique survient en bouteille lors de la prise de mousse du vin, elle risque de stopper la deuxième fermentation alcoolique en bouteille, d'entraîner une augmentation de l'acidité volatile, composante du vinaigre, et le développement de mauvais goûts.
3. Les opérations de post-fermentation: plusieurs soutirages éliminent les lies pendant l'hiver. Une clarification du vin par collage et filtration et une stabilisation contre les précipitations tartriques sont couramment pratiquées. Le vin blanc de base est prêt pour la seconde étape qui le transformera en vin mousseux:
La préparation de la cuvée 

Les vins de base de différents crus de champagne et de différents millésimes sont assemblés en cuve. On y ajoute ensuite du sucre, sous forme de saccharose, et des levures. L'ensemble de ces deux éléments s'appelle la liqueur de tirage. La concentration en sucre varie entre vingt et vingt-quatre grammes par litre, ce qui assure, après dégradation du sucre par les levures, une pression en gaz carbonique de six bars environ. 

La seconde fermentation alcoolique: la prise de mousse 

Les bouteilles définitives sont emplies de cette cuvée et solidement bouchées à l'aide de capsules métalliques ou de bouchons maintenus par des agrafes. Elles sont ensuite couchées dans des caves où la température est maintenue entre dix et douze degrés pour favoriser une fermentation lente de plusieurs mois. La seconde fermentation dégage dans la bouteille du gaz carbonique qui se dissout dans le vin en donnant naissance à la mousse et aux bulles. En se détruisant, les levures libèrent des acides aminés et des polypeptides qui participent à la qualité de la mousse.  

Le remuage 

Le dépôt de levures au fond de la bouteille doit être amené lentement jusqu'au goulot pour être éliminé. Traditionnellement cette opération est réalisée chaque jour manuellement par un remueur. Les bouteilles dont le goulot est placé dans le trou d'un pupitre sont tournées, une à une, d'un quart de tour et remontées lentement (la tête en bas) pendant un mois. La mécanisation du remuage existe: I'opération ne dure alors qu'une semaine.  

Le dégorgement ou l'élimination du dépôt levurien 

Le dégorgement à la volée, par ouverture manuelle de la bouteille, provoque l'éjection du dépôt sous l'action de la pression. Le dégorgement au froid consiste à tremper le goulot de la bouteille dans une saumure à - 25°. Lorsqu'on ôte la capsule, c'est un dépôt emprisonné dans un glaçon qui est expulsé. La perte de volume en vin est plus réduite qu'à la volée et l'opération peut être entièrement automatisée.  
 

La liqueur d'expédition et le bouchage définitif 

La perte de volume consécutive au dégorgement est compensée par l'ajout de champagne issu du même lot et complété souvent d'une liqueur d'expédition, composée d'acide citrique, de soufre, de cognac, de champagne vieux ainsi que de sucre dont la quantité détermine la nature du champagne (brut, demi-sec,...). Le bouchage définitif est assuré par des bouchons solidement retenus par un muselet en fer.  

 
Les vins mousseux naturels 

Le principe commun des méthodes rurales d'obtention de vins effervescents est la mise en bouteille d'un moût incomplètement fermenté. Au printemps, avec le réchauffernent de I'atmosphère, les sucres résiduels et les levures conservées permettent une reprise de la fermentation alcoolique. Pour faciliter la mise en bouteille, il faut ralentir la fermentation par le froid et par l'élimination de levures. Ainsi, à Limoux, dès le XVle siècle, on filtrait "sur manches" (des sortes de bas) et on pratiquait de multiples soutirages. À Die, comme l'a rapporté Pline, les Voconces immergeaient les fûts dans les rivières. Aujourd'hui, à Gaillac, Limoux ou Die, on ralentit la fermentation par les filtrations et le froid et, pour éviter les dépôts de levures et les dégagements gazeux incontrôlés, on fait dégorger les bouteilles. Ces mousseux, fruités et aromatiques sont d'un charme indéniable. Mieux maîtrisée, leur production est en essor.  

 
L'élevage en fût, le comment et le pourquoi

Depuis quelques années, une multitude de producteurs, dans plusieurs pays, se sont lancés dans le "boisé", en croyant qu'il s'agissait du remède universel pour "réchapper" un vin ordinaire. On semble aussi croire que cela rehaussera à coup sûr, et de plusieurs crans, la cote d'un vin. Mais qu'en est-il au juste? 

À l'origine, le passage d'un vin en fût de bois n'était pas du tout un calcul en vue d'améliorer le vin, mais bien le seul moyen de le faire voyager par bateau. Certains producteurs, qui eurent alors l'occasion de goûter leur vin invendu au retour d'un long voyage en mer, constatèrent une amélioration du goût. Croyant alors que c'était le voyage lui-même qui modifiait ainsi leur vin, ils allèrent jusqu'à le faire voyager dans le seul but de l'améliorer!  

Ce n'est que plus tard que l'on se rendit compte de l'apport du bois dans le vieillissement d'un vin et c'est ainsi que, depuis fort longtemps, les vins de Bordeaux et de Bourgogne sont élevés en fût de chêne. Puis on a perfectionné cette technique; tous les bois y sont passés, afin de trouver celui qui donnerait le meilleur goût au vin. Aujourd'hui le chêne de Nevers et celui du Limousin sont reconnus comme étant les meilleures essences pour la fabrication des barriques. 

Comment agit le bois  

Tout d'abord, le bois est une matière ligneuse, qui n'est pas totalement imperméable à l'air. Il permet donc au vin de "respirer" pendant le vieillissement. Cet apport d'air est un élément significatif au début du vieillissement car il favorise la réactions de polymérisation des anthocyanes et leur combinaison avec les tanins. Il en résulte une meilleure intensité de la couleur, une plus grande complexité des saveurs, plus de rondeur et plus de longueur. 

Mais là n'est pas le seul effet. Le bois de chêne est une matière partiellement absorbante, qui contient ses propres tanins et sa propre amertume. Lors d'un vieillissement prolongé, les tanins du fût vont affecter sensiblement le vin et en nuancer les saveurs et la texture. De plus, le traitement que l'on fait subir aux parois intérieures du fût va grandement influencer le résultat final. Les douelles ont-elles été sciées ou fendues, chauffées, grillées ou brûlées? Là encore, les qualités olfactives et gustatives vont grandement diverger selon le traitement initial. 

La recherche 

Aux États-Unis, Robert Mondavi a consacré plusieurs années de recherche sur le traitement des fûts, avant d'opter pour un certain niveau de "grillage" selon le type de bois utilisé (le chêne américain donne des arômes et saveurs différents de ceux donnés par le chêne français). On a essayé des combinaisons de bois et même le trempage de copeaux. 

Aujourd'hui, le résultat recherché par la maturation en fût se situe surtout dans les nuances de saveurs et d'arômes qu'il est impossible d'obtenir autrement. Mais si le bois peut nuancer considérablement un vin, il peut parfois en masquer complètement le fruit. Les principales nuances apportées par le bois sont plutôt d'ordre empyreumatique (classe d'arômes et de saveurs): caramel, vanille, noix de coco, œillet, clou de girofle, cuir, fumée, brûlé, réglisse et café sont parmi les principales. Mais on cherche aussi, par le passage en barrique, à donner plus de corps au vin, soit plus de tanins, plus de gras et surtout, comme effet non négligeable, une capacité de vieillissement nettement accrue à cause du transfert de tous ces éléments du bois vers le vin. 

Effets néfastes? 

Malheureusement, cette façon de faire n'a pas que des effets bénéfiques. Pour pouvoir accepter une telle transformation, le vin doit avoir une solide structure au départ, et c'est là que le bât blesse! Beaucoup de producteurs vont utiliser le vieillissement en fût pour apporter des nuances à un vin qui n'en avait pas besoin au départ , ou encore qui ne pouvait pas le supporter. Bien souvent, on retrouve un vin décharné, d'où le fruit a totalement disparu. Dans les pires cas, les tanins sont devenus secs, le vin ne goûte plus que le bois et l'amertume s'est outrageusement développée. Pour illustrer cette exagération dans l'utilisation du bois, il suffit de dire qu'aujourd'hui, pour bien des gens, le chardonnay se reconnaît à l'aveugle par son goût de bois prononcé. Quel dommage! 

Il ne reste qu'à souhaiter que cette tendance ne se répande pas davantage, car nous perdrions le plaisir de certains vins qui ne connaissent que les cuves en acier ou les très vieux fûts, lesquels ont tellement vu passer de millésimes qu'ils ne sont guère d'un grande influence sur le vin, sinon qu'ils permettent l'apport d'oxygène durant le vieillissement.  

Le plus bel exemple d'un vignoble qui ne devrait jamais utiliser le bois neuf est l'Alsace. Ses vins n'ont nullement besoin de cet apport et je souhaite ardemment que les producteurs de ce beau vignoble ne tombent jamais dans cette habitude. La fraîcheur originale est souvent tellement meilleure!